Sandrine, Bonjour, dans un premier temps, pourriez-vous nous parler un peu plus de vous afin que nos abonnés vous connaissent mieux ?

J’ai 44 ans, j’habite à Pont-Audemer et je suis professeur de tennis. Concernant mon parcours scolaire, après avoir obtenu un baccalauréat gestion comptabilité, je suis entrée en Licence STAPS sport management à Marseille. Passionnée de tennis, j’ai obtenu ensuite mon Brevet d’Etat 1er degré de Tennis.
Mes centres d’intérêts étant le sport et les enfants, aujourd’hui je combine les deux puisque je travaille à la fois en club mais aussi au sein des écoles.
Sportive et compétitrice depuis toujours, et encore aujourd’hui, je combine activité professionnelle d’enseignante de tennis et objectifs de compétition personnelle. Pour cette saison 2015-2016, je me suis fixée plusieurs objectifs : retenter ma chance aux championnats
individuels pour accéder de nouveau à l’épreuve du championnat de France, d’obtenir des titres chez les jeunes que j’entraine et de remonter l’équipe senior en division supérieure.

Au début de la saison 2013-2014, je me suis dit « C’est cette année !!! »

Vous avez été championne de Normandie ce qui vous a permis de participer aux championnats de France Perrier à Roland Garros, comment avez-vous préparé cette compétition ?

Les championnats de France se fut une première expérience en 1986, puisque mon titre de championne de Provence m’a permis d’aller disputer les championnats de France à Roland Garros. Je m’étais juré que j’y retournerai.

Au début de la saison 2013-2014, je me suis dit « C’est cette année !!! ». Cette compétition, je l’ai préparé dans ma tête bien avant de l’entamer. Quant à la préparation sur le terrain, je me suis imposée un entrainement physique de fond : footing, situation « panier de balle » et schéma tactique.

Cette compétition dure de janvier à mai avec plusieurs étapes à franchir, championnats départementales et régionales, donc il faut gérer à la fois sa forme physique avec une bonne alimentation, des périodes de récupération et une force mentale. Ce qui a été ma force, ça a été ma détermination, l’envie d’aller au bout et de gagner et je précise aussi que mon entraineur c’est moi, c’était mon projet. J’ai planifié moi-même mes entrainements et géré moi-même mes émotions.

Une fois le titre de Championne de Normandie atteint, il fallait passer à l’étape suivante, défendre ses chances à Roland Garros face aux meilleures joueuses de France.

Là c’est le début d’une autre aventure où le mental l’a emporté sur la technique, la tactique et le physique. Physiquement j’étais au top, mon jeu bien en place mais je n’ai pas su gérer l’ampleur de l’évènement. J’étais tendu avant le match, puis entre l’annonce de mon
nom au micro et mon entrée sur le cours, j’ai eu l’impression de rentrer dans une bulle et de ne plus en sortir jusqu’à ce que l’arbitre annonce « jeu, set et match » après 1h20 de jeu. Je n’ai pas su gérer mes émotions, je n’ai pas contrôlé mon stress, je n’avais plus confiance en mes coups. J’étais dans un état inconscient, j’ai été prise d’un stress négatif qui m’a rendu nerveuse jusqu’à modifié mon comportement et entrainer une contreperformance : la défaite.

Le stress est une réaction d’adaptation face aux événements extérieurs. Lorsque la quantité de stress est modérée, elle peut être bénéfique.

Pour vous, qu’elle est la place du « mental » dans le tennis ?

Le tennis fait partie des sports qui demande un mental exigeant. A niveau technique et physique égal, le joueur de tennis qui va gagner sera celui qui ose, qui provoque, qui dispose d’un mental de guerrier, qui sait se concentrer.

Le tennis ne se joue pas seulement entre deux lignes mais aussi entre nos deux oreilles. A l’entrainement, sur le terrain, donner le meilleur de soi. Avant les compétitions, se fixer des objectifs qui vont générer concentration, confiance et lucidité. Pendant la compétition, développer la conscience en soi qui constate avec du recul, si l’on est dans les meilleures conditions pour performer. Après la compétition, débriefer pour avancer.
Optimiser l’entrainement, booster les capacités physiques et mentales.

J’étais dans une bulle, je te promets je ne me souviens plus de la tête de l’arbitre, je n’étais pas relâché donc ça veut dire trop de crispation, je ne respirais pas, pas d’automatisme. Moi quand je joue, je joue facile, là c’était trop calculé et c’est vrai que d’avoir un coach à ses côtés, je pense que tout ça je l’aurais peut-être mieux géré. J’ai analysé aussitôt ma défaite et je sais ce qui m’a empêché de gagner.

Avez-vous déjà eu recours à de la préparation mentale ? Si oui, comment ? Si non, pensez-vous que cela vous aurez apporté quelque chose de plus ?

Personnellement, je n’ai jamais eu recours à une préparation mentale.
Mais mes propositions sur comment se préparer à l’approche d’une compétition concernant la préparation mentale ? On propose la sophrologie pour gagner en confiance, pour maitriser ses émotions, pour être plus serein.

Qu’est-ce ça peut apporter ? Une capacité à bien se concentrer, se parler à soi-même, regarder le public, sortir de sa bulle, du relâchement ça veut dire retirer toute crispation, renforcer la motivation, positiver les actions futures, contrôler notre attitude générale, éviter le découragement. Au niveau de l’automatiste, rendre mes gestes automatiques, mieux respirer pour rester dans le moment présent.

L’intervention d’un coach mental devient indispensable à celui qui veut accéder au maximum de son potentiel, maitriser sa technique et ce qu’il sait au moment où on en a le plus besoin, devenir acteur de votre réussite en utilisant 100% de votre potentiel.

Pensez-vous que la préparation mentale est réservée aux sportifs de haut niveau, ou peut-elle être bénéfique également aux sportifs en général, amateurs de compétition ?

Non, le coaching mental s’adresse à tous les sportifs pro ou amateurs, ce qui ont un jour gâché une performance à cause d’émotions désastreuses, un manque de confiance ou une concentration défaillante, à ceux qui ont déjà tremblé pour une balle de match, la confiance et la concentration s’apprend.

Alors on peut aussi avoir recours à l’hypnose, on peut agir sur les images mentales, les capacités de concentration, sur la motivation pour être plus performant. L’objectif c’est de gagner en efficacité ou mobiliser ses capacités intellectuelles et émotionnelles.

Egalement, la sophrologie va développer les capacités intellectuelles, la mémoire, la concentration, la créativité, la confiance en soi et les pensées positives en les acceptant depuis la préparation jusqu’aux épreuves. Cela permet de gérer l’angoisse et l’inhibition du au stress.

Que pensez-vous d’une préparation mentale pour les étudiants et les personnes en reconversion ?

Un étudiant inhibé ou bloqué le jour d’un examen, un manque de contrôle sur ses pensées : le coaching peut réussir pour les examens à l’image d’un coaching pour remporter une compétition sportive, on propose aux jeunes bacheliers une préparation mentale pour qu’il donne le meilleur d’eux-mêmes le jour J, pour évacuer les tensions, améliorer la concentration, la mémoire, booster leur énergie créative.

Pour les personnes en reconversion, cela peut les aider à retrouver une confiance en soi si c’est le cas d’une perte de confiance par exemple.

 

 

Interview réalisée par Charline DAYAUX